GESTES ET SAVOIR-FAIRE DE L’ARCHITECTURE NAVALE
Perpétuent les savoir-faire de l’architecture navale et permettent de transmettre les gestes et techniques traditionnels de la charpente marine à travers la restauration de vieux bateaux en bois. Ils offrent aussi l’avantage, puisque Lionel (notre charpentier) y invite ses stagiaires pour les y former, de sensibiliser au travail du bois de façon concrète et dans le même temps empreinte de rêves (ce qui n’est pas négligeable lorsque l’on parle de réinsertion sociale et professionnelle…), les supports de travail étant des bateaux à remettre en état de naviguer, l’invitation au voyage est souvent de la partie et donc le cœur plus léger à l’ouvrage…
La restauration de vieux gréements
Les chantiers de restauration des vieux gréements appartenant à Tangaroa sont des supports essentiels de formation pour les stagiaires de l’association. Ils permettent aussi la sauvegarde et la mise en valeur d’un patrimoine maritime collectif.
L’association restaure différents types d’embarcations :
Restauration du « Bel-Ange »
En 2007, Le Conseil Général des Pyrénées Orientales s’engage dans la restauration de différents types d’embarcations traditionnelles du littoral méditerranéen, pour revaloriser une partie du patrimoine catalan de celui-ci. Tangaroa se voit alors confiée une partie de la restauration de la plus ancienne barque de la collection musée de France : le «Bel-Ange».
Le Bel-Ange qui date de 1898 est restauré tel qu’il était en 1920 (moment de sa motorisation) par l’association dans les ateliers de Paulilles. Sa mise à l’eau a lieu le 31 Mai 2009.
Pour ce chantier de restauration Tangaroa embauche 4 personnes en CDD dont trois se trouvaient alors sans emploi. Formées par l’encadrant technique au métier de la charpente marine sur ce même chantier, l’une de ces personnes travaille comme charpentier de marine justement dans une association d’insertion à Caen, Les Chemins de Traverses.
le Loud :
Réplique d’une embarcation traditionnelle tunisienne construite à Kerkennah en 1992 par une association éducative, il a été confié en 2008 aux soins de Lionel Morent pour être remis en état de naviguer. L’important chantier de restauration du bateau généreusement hébergé à St Hippolyte par l’association Bonança.
Les travaux sur la coque du loud sont presque terminés, de nombreux romaillets et 20m de bordés ont été changés, le chantier s’oriente aujourd’hui vers la restauration des hauts, du pont et du gréement.
En parallèle au chantier de restauration, l’association travaille à faire valoir l’aspect historique et unique de cette embarcation très particulière presque « labellisée » Méditerranéenne, espère la faire classer et développe un projet d’éconavigation (moteur électrique et gréement traditionnel) autour de sa future exploitation (le loud sera alors dès sa mise à flots un support de communication « éconavigant« , témoin de la volonté d’actions et d’orientation de Tangaroa lors de manifestations maritimes et culturelles).
le Tangaroa :
Côtre marseillais de 8m50 dessiné par Michel Gay (neveu de l’ architecte-constructeur Ruopollo) construit en 1950 au CNB à Marseille.
Nommé Tangaroa par son ancien propriétaire Jean Boldrini (formateur en charpente navale au lycée de la Pointe rouge à Marseille), il subit un naufrage dû à une avarie moteur et séjourne une quinzaine de jours au fond du Vieux Port avant que d’en être « repêché » et finalement convoyé vu son état jugé irréversible vers le cimetière des bateaux…
Mais sur la route du dit cimetière, le convoi est intercepté par un jeune charpentier de marine du port de la Ciotat qui relève lui le défi d’une impossible restauration : Lionel Morent. Cette rébellion solitaire pour le sauvetage d’un vieux gréement du paysage maritime typique de la Cité fait rapidement le tour du port, et bientôt, marins à la retraite et jeunes désœuvrés se retrouvent et se côtoient sur le chantier de Lionel. Appuyée par les structures d’insertion sociale locales (Insertner, FAE les provençales d’Avignon, PJJ Marseille…) la naissance de Tangaroa, l’association, devient une évidence pour permettre à ce chantier de devenir un lieu d’accueil, d’échanges et de transmission des savoir-faire des métiers du bois et de la mer.
A Marseille les jeunes en insertion sur le chantier travailleront en équipe, encadrés par Lionel, à la reconstruction intégrale de l’étrave du Tangaroa, refaite en lamellé-collé.
Le Tangaroa est aujourd’hui le bateau support pour les stages de formation en charpente marine qu’organise l’association (différentes sessions de stage selon les techniques de charpente navale que souhaitent aborder les participants – cf calendrier des stages proposés pour l’année dans la rubrique « Formation« ), ces stages ayant aussi pour objectif de financer sa restauration.